Les Murs du Feu / Details

  • © Martin Pelletier
  • Boulevard Saint-Laurent, Montréal

  • 2002

  • Press Review »

  project I The blazing night|FLYER|details

 

(IN FRENCH ONLY)

Mémoire Vive... la mémoire, tout va si vite maintenant, on oublie les choses aussitôt arrivées. Pas de racine, il est difficile de se sentir concerné. Comme le dit Bertrand Tavernier " les gens qui ne connaissent pas leur histoire ont tendance à la répéter... " tendons nous à oublier notre devise... je me souviens? Garder vivante la mémoire, l’histoire, vivante comme le feu qui brûle en nous et qui nous donne envie de changer le monde. Les murs du feu ont des histoires à raconter et espèrent voir brûler en vous la flamme de la curiosité et de l’appartenance...

 

Réflexions sur la Lower main et Upper main

Au travers de ce voyage, on a bien regardé la rue et ses occupants. On ne peut pas refaire l’histoire. Le feu, trop souvent d’origine criminelle, a causé des drames humains et architecturaux et il n’en tient qu’à nous de sauvegarder ce qu’il en reste.

 

Upper Main

mur bd offAprès des années difficiles suite au déclin de l’aire industrielle du textile, la Upper Main, en haut de Sherbrooke, s’est retrouvé une vocation. Bien que l’industrie du multimédia soit une manne économique et créatrice sans contredit, la gentrification que cet essor a amené ne la rend pas toujours à la portée de tout les portes feuilles. Les boutiques de vêtements et restaurants chics font cependant encore bon ménage avec les petits cafés, merceries etc... et nous sentons qu’elle appartient encore à tout le monde. On assiste cependant à la disparition de Karl Shoes, brûlé l’hiver dernier, qui est un rappel de la suprématie de la communauté juive du début du siècle et qui fera sans doute place à des commerces plus branchés ou à des condos qui souvent viennent uniformiser d’un style nouveau design les édifices au cachet d’antan. Il reste Shreter, Shwartz, Warshaw... et quelques autres à qui l’on souhaite longue vie car ils nous transportent vers tous les courants d’immigrations que reçoit et qu’a reçu Montréal. La Upper Main a déjà pris sa direction, c’est l’autre, celle en bas de la côte, qui nous a bouleversé.

 

La Lower Main

mur hg offPour ce qui est de la Lower Main, de Viger à Sherbrooke, c’est une toute autre histoire. Le délabrement presque systématique des bâtiments dont certains ont une valeur patrimoniale sublime est une vraie honte. La Main, le cœur de la ville, a le cancer. Au fil des recherches historiques pour Les Murs du Feu, ATSA remarque que la solution ne semble pas être d’évincer la rapaille et la marginalité qui, au fil des siècles, a toujours su y rester maître et roi, mais de s’occuper parallèlement de leur intégration et encadrement dans le quartier tout en recommençant à y respecter son patrimoine architectural. ATSA suggère l’ouverture de piqueries surveillées et de maisons closes où les travailleuses de rue peuvent être en sécurité et garder une certaine dignité. Un centre de jour serait des plus bienvenu pour que les sans abris puissent se détendre sans toujours se sentir encombrant et/ou faire fuir une autre clientèle. Nous suggérons la transformation de certains édifices abandonnés ou servants d’entrepôts "nids à feu" en maison de chambres à prix modiques sous forme de coopératives afin d’y responsabiliser ses occupants tout en gardant un œil sur la salubrité des lieux. Au fil des ans, les maisons de chambre très populaires dans le quartier ont disparues, ce qui laisse peu de chance à contrer l’errance. Enfin, l’obligation des propriétaires de bâtiments délabrés à rénover leur façade. Pour ce faire pourquoi ne pas créer des équipes formées d’étudiants en design, en architectures, des artistes, urbanistes, historiens à faire des charrettes sur un édifice commercial par année (même sur les clubs de streaptease ... car ce qui se passe à l’intérieur des murs, au niveau de la sécurité, des droits humains reste une autre problématique que des groupes de pressions ont déjà à charge du mieux qu’elles le peuvent ). Les gagnants du concours verraient leur projet prendre forme, financé par un partenariat entre les institutions étudiantes, le patrimoine, le privé et ainsi revaloriser la rue. Mais attention, ne tentons pas d’écarter la population marginale de la Lower Main. Ces tentatives ont toujours été un échec et ont fait poser des gestes aberrants à la fonction publique. Il faut plutôt encourager l’essor de centres alternatifs comme l’X et des centres d’artistes, qui se sont vus évincés de leurs locaux et qui sont la base de la vie culturelle montréalaise... ainsi nous encourageons fortement les initiatives telle la rénovation de l’édifice entre le Monument et notre bien aimé Pool Room pour ramener les artistes et la création dans le quartier. 
 
Nos propositions sont ici peu élaborées. Il s’agit davantage d’un état d’esprit et notre idéalisme ayant tout de même fait des petits... c’est comme cela qu’on change le monde ou du moins, qu’on l’améliore.