Tumentia Quisquiliae Magdalene Bilan

 

Du 6 au 27 juillet dernier, ATSA eu la chance de participer à « Faire Avec », un symposium d’art in situ orchestré par le centre Admare aux îles de la Madeleine. La commissaire Véronique Leblanc a convoqué 10 artistes en résidence à réfléchir à la gestion des matières résiduelles, une préoccupation importante dans un contexte insulaire.

Pour ce faire, ATSA a présenté Tumentia Quisquiliae Magdalene (Tumeurs de vidanges des Îles de la Madeleine), un parcours de septs fausses tumeurs d'arbres faites à partir d’objets récupérés des Îles et accrochés aux septs lampadaires de la rue du Quai de Cap-aux-Meules. Le tout était appuyé par un texte expliquant l’œuvre et l’histoire de la gestion des déchets, accrochés en plusieurs exemplaires aux lampadaires aussi.

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Tumentia Quisquilae Magdalene se voulait ludique et sensibilisatrice, jouant sur le concept de la maladie contagieuse aux conséquences exponentielles tout comme l’explosion de ces déchets dans nos sociétés de surconsommation.  ATSA ne souhaitait nullement provoquer la colère des gens mais certains ont perçu l’œuvre tel une insulte à la beauté de leur paysage. ATSA s’est vu très surpris et non préparé face à des réactions aussi virulentes sur les réseaux sociaux entre autre. Après coup, nous réalisons que l’œuvre s’est retrouvée dans un contexte politique qui allait au delà de la réelle controverse de l’œuvre qui en a finalement fait les frais. Voulant préserver la paix sociale de ce milieu insulaire où « tout le monde se connaît », l’œuvre fut démontée deux semaines avant la date prévue et rapatriée au QG de Faire Avec.  ATSA a dû se plier à cette décision des partenaires mais a tenu à publier sa petite histoire sur les lampadaires et à répondre poliment aux commentaires des gens sur facebook...

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Ce petit tsunami a soulevé plusieurs questions très intéressantes quant à la responsabilité des artistes et/ou des centres d’artistes face à l’acceptabilité sociale des œuvres in situ en amont et des stratégies communes à adopter selon la réception des œuvres a posteriori ; de la notion très discutable du beau en art contemporain ; de la place de l’innovation artistique ou de la liberté d’expression dans un tel contexte; des différences de perceptions selon les milieux urbains et/ou ruraux ; de la facilité de l’intimidation sur les réseaux sociaux ne permettant pas l’ouverture d’esprit d’un réel débat ou discussion…

Plusieurs actions ont été posées par le centre Admare (entrevues d’urgence à la radio locale, accrochage des photos des œuvres sur les lampadaires, article dans le journal local, événement d’adoption des œuvres par des résidents des îles…) dont un débat dans la salle des Pas Perdus,  radiodiffusé sur CFIM,  sur ces questions qui continuent d’alimenter nos réflexions. Nous avons malgré tout adoré notre expérience aux Îles. Nous  restons très fiers de notre production et supportons l’équipe et le mandat du centre Admare dans un contexte de diffusion si délicat.